Selon l’humeur, celui qui coordonne est coordinateur ou coordonnateur. Dans ce cas, pourquoi est-il chargé de la coordination, jamais de la « coordonnation » et, pire encore, ne « coordine »-t-il que pouic ?
Mais revenons à nos moutons, moutins.
Faut s’y faire, avec son o embrassant la situation, il n’y a que le verbe coordonner qui vaille,
de co- et ordonner, d’après coordination,
d’après le dico.
A-hâ, coordination était là dès le début. Ses coordonnées ?
(latin) de cum et ordinatio, de ordinare → ordonner.
On utilise donc de l’« ordre » latin ordo, ordinis tantôt le o, tantôt le i pour pas faire de jaloux. Meuh c’eust extraordinaire !
Notez qu’en version originale, le mot est déjà schizophrène selon qu’il est sapé au nominatif (ordo) ou au génitif (ordinis). Cas qui, au passage, ne changent jamais la face de nos mots à nous, contrairement à ceux de nos voisins teutons. Partant, que ceux qui viennent se répandre en pleurs sur la difficulté de la langue française s’en retournent humblement chier dans leur caisse. En faisant kaï, kaï si ça leur chante.
Pour en revenir aux substantifs, il ne peut être question que de coordination, ainsi que le rappellent les conjonctions apprises de longue date.
Ou d’ordinateur, que contrairement à l’ordonnateur on a tout à fait le droit de jeter par la fenêtre.
Ou d’ordonnance pour le défenestré.
Quant à ordonnancement, retrouvons un peu d’ordre, voulez-vous ? Et opposons au vilain la même fin de non-recevoir qu’à réceptionner.
Les étymologues le gardent pour eux mais en vieux françois, ordiner a bel et bien circulé (vers 1200). Et c’est pas tout : sa variante ordener est devenue ordonner à la même époque,
sans doute sous l’influence de donner.
Mais la voilà l’explication, suffisait de la donner.
Merci de votre attention.