Comment pratiquer le naturisme au pôle Nord ?

 

Tandis que tout le règne animal dort encore le kiki à l’air, nos ancêtres se couvraient déjà de peaux de bêtes, rattrapés par l’évolution dont la longue et merveilleuse chaîne a permis qu’on s’écharpe aujourd’hui au démarrage des soldes.

 

Laissez erectus en dehors de tout ça. Et admettez qu’aller cul nu est pour vous, sapiens des classes moyennes en milieu tempéré, la seule manière de vous démarquer un tant soit peu de la tiédeur ambiante.
Mais avez-vous pensé à vos congénères sur la banquise, soucieux comme vous de revenir à l’état de nature ? Les pauvres bougres y chopent la mort, littéralement. Selon que l’on foule le sol austral ou boréal, les températures oscillent entre 0 et -43°C / -12 et -65°C. Autant dire qu’une petite laine est à prévoir.

 

Que les messieurs du sexe masculin se rassurent de suite : les top models inuits se comptent sur les doigts d’une moufle. L’éventualité de devoir planquer leur trouble est donc quasi-nulle.
Le véritable danger réside dans les engelures mal placées. Sous ces latitudes extrêmes, exposer vos parties ne va pas sans risques, même dans l’igloo.

Vous avez vaincu votre pudeur, ce n’est pas pour capituler face à un mercure inexistant, n’est-ce pas ?

 

Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en nudiste civilisé.
Plusieurs options s’offrent à vous :

 

♦  Sur le principe du caisson réfrigéré, ne vous déplacez qu’en caisson chauffant, tout bêtement. Des parois vitrées permettront au peuple arctique de vous admirer dans le plus simple appareil.

 

♦  Inutile de tenter un réchauffage par l’urine, celle-ci gèlera avant même de rencontrer l’émail des waters. Vous avez en revanche tout loisir de vous enduire de Banania, de cire chaude ou de métal en fusion avant de sortir saluer les pingouins.

pingu

♦  Quoi que vous vous en défendiez, le fond de l’affaire est de pouvoir vous exhiber au nez et à la barbe de la maréchaussée. Adoptez donc une pelisse intégrale couleur chair, reproduisant votre atanomie au grain de beauté près. L’illusion de la nudité bien au chaud.

 

♦  Si la chance vous sourit, la calotte glaciaire aura disparu de votre vivant. Encore un peu de patience, le problème se règlera tout seul.

 

Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.

 

Fulgurance #65

Au cours de sa vie, un adulte de 30 ans a déjà sécrété en moyenne 12 665 L d’urine (soit l’équivalent de 84 baignoires standard).

Alors trois gouttes à côté de temps en temps, c’est pas cher payé.

Brun de toilettes

 

Juillettiste, aoûtien, même combat. Trop souvent, le chemin de la pause pipi mène à ces aires d’autoroute pour lequel l’adjectif immonde semble avoir été inventé. Non pas les plus fréquentées, aux WC quotidiennement entretenus car intégrés au restaurant ou à la station-service. Je veux parler des cabanons généralement en briques n’offrant à l’estivant que la possibilité de se soulager – ou de se retenir encore 72 km, tant la pestilence y est insoutenable.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Allez savoir pourquoi, détergents et serpillières semblent avoir déserté depuis l’origine ces oasis de fétidité. Où viennent grossir nos propres humeurs : pissous de tribus nordiques, grosse commission belge, urine de Hollandais à caravane, générosité italienne, écoulements allemands, souvenirs du Portugal, gouttelettes anglaises, sécrétions du Liechtenstein, flaques helvétiques, Turques dans leur élément… Vous avez raison, vaut mieux pas savoir. Sur l’échelle de la civilisation, cet enfer sur terre, ce summum du refouloir, cette internationale de la pisse nous relèguent plus bas que l’animal. Lequel en effet n’assouvit jamais ses besoins en meute, marquant son territoire justement pour dissuader ses congénères d’y lever la patte.

Solution ? Déménager le péage pile à l’entrée, afin d’inciter les plus rétifs à l’élémentaire hygiène à faire dans les règles de l’art. Ou couper à travers champs et s’arrêter incognito au milieu des blés. Mais traînez pas, surtout que c’est le coin des renards.

 

Décidément impayable, une encyclo en ligne nous apprend que

ces aires sont très propres, les sanitaires sont nettoyés tous les jours par les services autoroutiers.

C’est bien simple, on pourrait manger par terre. Bon alors, jambon-beurre, saucisson, fromage, miasmes, qui veut quoi ? Wikipédistes, vous nous faites pisser de rire tiens.

Merci de votre attention.