Comparez prononcer aux petits copains dénoncer, renoncer, énoncer, annoncer. Et osez dire que les fils ne sont pas du même père. Allez-y, osez un peu pour voir.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Réservons les préfixes au frais car le noyau dur n’attend pas. D’ailleurs, au cas où vous connaîtriez un noyau mou, merci de le signaler d’urgence au Pôle Européen de Physique Intégrale du Noyau (P.E.P.I.N.).
Faisons plutôt cracher leur latin aux verbes énoncés plus haut :
- pronuntiare, « annoncer à haute voix, proclamer, déclamer ». Sens encore à l’œuvre dans « se prononcer » ou « prononcer une peine, une sentence » ;
- denuntiare, « notifier, annoncer, déclarer » ;
- renuntiare, « annoncer en retour, renvoyer » ;
- enuntiare, « énoncer, faire savoir » ;
- adnuntiare, « annoncer ».
Tout tourne donc autour du sieur nuntiare, « annoncer », tiré du « messager » nuntius, sur la provenance duquel on a encore des doutes. Dérive-t-il de l’indo-européen neu-, « crier, rugir » ? Ou de novus, « nouveau », d’où « celui qui apporte les nouvelles » ? Nuntius s’est en effet écrit nontius, avec le o de novus. Où nous mène la prononciation.
D’aucuns y voient même nutus déguisé (« signe de tête »), à cause de nuere, « faire un signe ». Celui-ci suffit-il pour « annoncer » quelque chose ? Oui, si c’est un « signe des dieux » numen. Où numen la prononciation.
Ah pis on le répète à longueur de blog, mes moutons : surveillez votre prononciation, tout le monde peut vous entendre.
Merci de votre attention.