Une pub ne pouvant dépasser vingt-cinq secondes (plutôt mourir), celles pour les médicaments ont tendance à s’emballer vers la fin. Les contre-indications y fusent pourtoutfairetenirdansletempsimparti. L’urgence sanitaire dans toute sa splendeur.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Ayons déjà une pensée pour la voix off et l’équipe chargée de la ranimer à l’issue de l’exercice. Elle a fort à faire :
Naguère encore, on se contentait d’une ou deux mises en garde bonhommes, du style « demandez conseil à votre pharmacien » :
Aujourd’hui, plus moyen d’échapper à l’intégralité de la notice. Et plus c’est écrit petit, plus c’est lu vite. Les autres sabirs ne sont pas épargnés :
Mieux vaut ne pas avoir mal à la tête, sinon c’est pire.
Certains spots poussent le vice jusqu’à faire défiler en plus un bandeau saturé de précautions d’emploi, pour un résultat encore plus effroyable.
Si vous ne faisiez pas n’importe quoi avec les médocs, aussi ! C’est pour se couvrir vous que le législateur et les labos font n’importe quoi avec le message obligent les pubs à annoncer in extenso la couleur. Et tant pis si c’est imbitable.
Croyez vraiment qu’on assimile toute la posologie à une telle berzingue ?
Du même tonneau, les incitations à se couvrir parce qu’il fait froid ou à bien se moucher en cas de grippe. Sans blague. Et à mettre un pied devant l’autre pour marcher, non ? Sait-on jamais, des piétons zimprudents pourraient se retourner contre l’Etat.
Riez pas, le mal s’étend partout : prêt bancaire, dernier modèle de bagnole… L’astérisque à Mach 2 pullule. D’ici peu, les affiches de spectacles mentionneront la date de naissance des artistes, celle du début des répétitions et celle du désamiantage de la salle. Entoutpetitpournesurtoutpasgênerlalecture.
Merci de votre attention.