Par quel métal récompenser le quatrième ?

 

Depuis sa première compète, le quatrième se voit systématiquement attribuer la place du khôn. Au motif – tenez-vous bien – qu’il échoue au pied du podium. Il suffirait d’élargir les podiums pour contenter tout le monde, non ?
En plus, à ça de la troisième place, le pauvre mérite les honneurs au même titre que ses devanciers.

Du reste, on le sait depuis Mendeleïev et sa classification des éléments, ce ne sont pas les métaux qui manquent.

 

Vous qui faites partie de l’organisation, un bon geste. Le chocolat n’entrant pas dans le tableau susdit, il doit sûrement y avoir une médaille à la hauteur des efforts de l’autre tache.

 

Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en juge civilisé.
Plusieurs options s’offrent à vous :

 

♦  Choisissez un métal assez rare pour faire bisquer les trois premiers : tungstène, osmium, bismuth… Il n’est pas jusqu’au vainqueur qui n’accuse le coup.

 

♦  Pour peu qu’il pleuve lors de la remise des médailles, or, argent et bronze s’oxyderont de manière irréversible. Votre quatrième larron, lui, ne sera pas volé, avec sa médaille en inox.

 

♦  Demandez à la commission des météorites d’extraire des métaux inconnus (et donc extra-terrestres) en quantité suffisante pour une breloque. Façon d’ironiser au passage sur les performances surhumaines du trio de tête.

♦  Pourquoi s’arrêter au quatrième ? Couronnez comme il se doit les cinquième, sixième et tous les concurrents jusqu’au dernier (médaille de plomb). Vous respecterez ainsi l’esprit de Coubertin : l’important, c’est de participer.

 

Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.

 

Comment sortir d’un labyrinthe ?

 

Ce sont des choses qui arrivent : vous voilà au beau milieu d’un labyrinthe. Sans doute aviez-vous beaucoup de temps à perdre. Moins cependant que son concepteur, rétribué pour.

Si votre gépéhès est responsable de ce mauvais pas – ce qui est probable car vous lui faites une confiance aveugle -, il vous enjoindra à faire demi-tour, tourner à gauche, tourner à droite puis rester sur votre droite et ainsi de suite jusqu’à la sortie.
En revanche, si vous avez foncé là-dedans en suivant votre instinct – ce qui est probable car vous lui faites une confiance aveugle -, il ne vous reste plus qu’à vous rationner, vos vivres se limitant à un demi-Twix tout collant et un Guide du Routard édition 1979.

 

Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en paumé civilisé.
Plusieurs options s’offrent à vous :

 

♦  Avant d’y entrer tête baissée, demandez les plans au concepteur. S’il refuse, rétribuez-le.

dedale♦  Semer des cailloux tel le petit Poucet, avec votre myopie ? Vous n’y pensez pas. Il vous faudrait de grosses pierres, ce qui suppose 1. une carrière non loin, 2. des biscottos d’acier pour pouvoir les trimbaler. Semez plutôt des pages du Routard, en n’oubliant pas de poser de grosses pierres dessus pour qu’elles ne s’envolent pas.

 

♦  Passez l’aspi. Non seulement ferez-vous œuvre utile parce que c’était crade comme dans un tombeau mais chaque coin immaculé signalera que vous êtes déjà passé(e). Pour revenir au point de départ, le plus simple serait évidemment de vous agripper fermement au cordon tout en appuyant sur la pédale qui le rembobine mais vous risqueriez une élongation et des contusions multiples à chaque virage.

 

♦  Puisqu’avec de l’eau, tout finit toujours par pousser, prélevez une graine de labyrinthe, plantez-la et attendez la saison des pluies. Vous aurez ainsi bouturé votre propre petit dédale, par lequel vous vous échapperez en faisant hîn-hîn-hîn.

 

Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.

 

Sketch

 

Observez nos mines ravies à la simple annonce d’un sketch. Assurément, le mot est aussi rigolo que la chose. S’il ne vous fait pas pouffer, c’est que vous êtes tombé sur du stand-up et/ou un minot souhaitant percer dans l’humorisme.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Si l’on se marre, si l’on se fend la gueule comme des baleines, si l’on est capable de se faire pipi dessus devant un bon sketch, c’est bien parce que son interprète croque goulûment un personnage, une situation. En anglais, voilà précisément le sens qu’ont gardé 1) le nom, 2) le verbe :

1) rough drawing intended to serve as the basis for a finished picture ;
2) draw, portray in outline and partial shading.

Poilante contradiction : les meilleurs sketches sont toujours ciselés de telle manière qu’y toucher une virgule devient passible du pilori.

 

Sketch, to sketch et même le plaisant sketchy (« sommaire, peu détaillé ») : tous emprunts à l’italien schizzo (« croquis » donc), lui-même issu du latin schedius et du vieux grec skhedios, « spontané, impromptu ». Restons un chouïa en Grèce : serait-ce pas le cousin skhema qui nous fait de l’œil, là-bas, dans le lointain ? Pas besoin de vous faire un schéma, même à cette distance vous aviez reconnu le drôle.

Sketch de son côté n’avait plus qu’à évoluer en « petite pièce comique » outre-Manche dès 1789.

 

Oh mais on n’est pas resté les bras ballants pendant tout ce temps, nous autres. Car d’où croyez-vous que l’on tire notre esquisse ? Mais de schizzo, pardi.
Avant de devenir l’« ébauche » que l’on sait début XVIe, le petiot reste durant deux siècles à l’état de « tache formée par un liquide qui gicle », à cause de schizzare (« jaillir, gicler »).
De même, à éclabousser, les Lorrains préféreront « spritzer », et de loin.

A brûle-pourpoint, on ne saurait dire lequel des deux est le plus foncièrement onomatopéique. Ça mériterait un sketch.

Merci de votre attention.