Caractère

 

Un caractériel se caractérise par le fait qu’il s’exprime en gros caractères : voilà une entrée en matière qui ne manque pas de caractère, avouez.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

A priori comme ça, tout repose sur l’idée d’une chose prégnante, remarquable, laissant à la foule ébahie une impression qui aide à la définir, précisément.

Le mot apparaît dès 1274 sous la forme « karactere ». Un siècle passe et c’est une « caratere » que l’on découvre en guise d’« empreinte » (on aurait voulu entretenir la confusion avec cratère qu’on ne s’y serait pas pris autrement).
Quant au « signe d’écriture », il débaroule en 1550 sous les traits de « carathere ». La graphie moderne n’a plus qu’à s’imposer à la fin du XVIe siècle.

 

Fallait s’en douter, character était déjà une « manière d’être » chez les Romains. A telle enseigne qu’en anglais, un character n’est autre que notre « personnage » de fiction.
Maaaais on ne vous la fait pas, c’est là le sens figuré.
La « marque au fer rouge » sur un animal, voilà le caractère du tout début.
Le latin l’avait chouravé en douce au grec kharakter (« marque gravée »), de kharassein (« graver »), d’après kharax (« pieu »). Soyons pointus. Merci qui ? L’indo-européen ghers-, « gratter, rayer ».

 

On vous voit saisi d’un gros chagrin à l’idée que caractère soit le seul de sa catégorie, qu’il n’ait ni frères et sœurs, ni cousins-cousines et autres chouineries du même seau.
Et le grand « échalas » ? Certes altéré d’échelle mais surtout de l’ancien français escharat… Ça ne vous rappelle pas un petit pieu quelque chose ?
Allez, c’est fini…

Merci de votre attention.