Ondées, fourmis, couteaux qui coupent omis dans le tiroir, fourrés inconfortables, autant de réjouissances inhérentes au pique-nique. Pour peu qu’il y ait du melon au dessert et du monde au balcon, on peut y ajouter les animaux à gros dard, ce qui commencerait de lever le voile sur l’origine du mot.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Si ce dernier apparaît dans le dico en 1740, Littré en juge l’orthographe « vicieuse » (et vlan, ça continue). Le vieux bougon préconise piquenique « et mieux, pikenike ». Le Larousse de la langue française relève quant à lui des exemples de « pick-nick » accoutrés à l’anglaise (les premiers concernés écrivant pour leur part picnic). Comme quoi dès qu’on cause pique-nique, plus on est de fous, plus on rit, or so it seems.
C’est d’ailleurs l’idée générale qui préside au gueuleton de plein air. Dès fin XVIIe, faire un repas « à piquenique » revient à « payer chacun son écot » tiré du sac.
Fort bien mais à c’t’heure, nique pique toujours votre curiosité, s’pas ? Car si l’on lie pique et piquer sans tiquer, expliquer nique par niquer est plus épique.
Voici l’hypothèse la plus probable, à laquelle on se rangera volontiers.
Il faudrait entendre piquer au sens de picorer, telle une pouleu sur un mur qui berça nos vertes années. Quant à nique, je crains qu’il ne faille remiser au placard vos allusions graveleuses puisqu’il s’agit d’une « chose sans valeur », autant dire « rien du tout ». On retrouve la chose dans « faire la nique », bernique mais aussi tiens oui dis donc niché dans le nix de nos amis Teutons et Alsacos (graphie familière de nichts, « rien »).
Le mariage de pique et de nique tombe alors sous le sens : nous chipons à droite à gauche de « petites choses » à picorer.
La prochaine fois, nous nous attaquerons à l’étymo d’ankylosé et de Tupperware. Digérez bien en attendant (hoquet ?).
Merci de votre attention.