La Poste, on a tous à y gagner. M’enfin il est permis d’en douter un brin depuis que la vénérable institution a choisi de faire du blé. Cartes postales, Banque postale, dans le même sac. Timbrés !
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Dès 1298, une « poste de chevaus » se dit d’un « relais de chevaux placé le long d’une grande route ». Etape d’un voyage plus ou moins long bricolée en « bureau de poste » au milieu du XVIIe, lorsqu’il s’est agi de trouver un point de chute où venir chercher ses recommandés. Attestée dans les récits de Marco Polo, voyageur avec un grand V, cette posta originelle se décline sans heurt au masculin (il posto, « le poste »), aussi bien qu’en verbe (poster, se poster). Quant à notre postillon, si neuf fois sur dix on le charge du courrier, il l’a bien cherché aussi, avec son canasson qui part tout seul. L’italien (« il postino ») et l’anglais (« Please Mr. Postman ») ont d’ailleurs gardé ce radical pour désigner leur facteur.
De nos jours, paradoxalement, on poste moins nos mails qu’on ne les envoie. Tandis que le ouèbe nous permet de poster à qui mieux mieux (et souvent pour le pire pire) : billets, commentaires, gazouillis et autres billevesées…
Mais zieutez plutôt : en créant posta, les Ritals n’ont fait que substantiver le verbe porre (« placer, poser »), issu du latin ponere de même sens. Cousins germains chez nous : pondre, imposteur, le suranné ponant (l’ouest, où le Soleil va se… poser), position plus tous les composés possibles, y compris le compost.
Voilà pourquoi il nous arrive de pourrir sur pied à la poste. Vous bilez pas, tout se tient.
Merci de votre attention.