Zieutons-le attentivement : attentionné ressemble à un néologisme comme deux gouttes d’eau des fleurs. On a beau ne plus y prêter attention depuis le temps, rien ne dit que le crime est prescriptionné.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
D’après une source proche de l’enquête, nous aurions forgé attentionné à partir d’attention un jour de 1823 où il ne faisait pas beau. Ainsi, être attentionné revient à couvrir d’attentions son (le plus souvent, sa) partenaire (tiens c’est vrai, et l’égalité alors, filles du sexe féminin ?). Ce qui est, avant tout, une marque d’attention. Laquelle donne attentif jusqu’à preuve du contraire.
Aussi prévenant soit-il, attentionné arrive donc après la bataille.
Notez que celui qui multiplie les attentions ne dit jamais de lui-même qu’il est attentionné, ce qui contreviendrait à sa délicatesse légendaire. Sauf sur un CV, pour une âme sœur de passage :
grand, sportif, attentionné (…)
A se taper les adducteurs ! Est-on attentionné par nature avec n’importe qui ? Encore faut-il que les sentiments soient là.
Mais on s’égare.
Ne ferait-on pas fausse route depuis le début, d’ailleurs ? Vu ses airs de participe passé adjectivé (le verbe attentionner a eu son heure de gloire, ‘tention), on devrait plutôt qualifier d’attentionné l’être cher à qui l’attention est destinée. Gentlemen, soyez attentifs.
Au fait, au moment de recevoir une attention, ne vous contentez pas de la réceptionner, au risque de déceptionner l’attentionné.
Merci de votre attention, fallait pas.