Pas près/pas prêt de

 

Les vieillards cacochymes à qui il manque des dents, les muets et les zacadémiciens irréprochables jusque dans l’intimité la plus débridée, rares sont les ceusses qui ne la commettent jamais, celle-ci.

Elles ne sont pas prêtes de s’arrêter.

Malgré l’urgence.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Il est des étrangetés comme ça qui disent à demi-mot notre trouille de la langue, c’est pas possible autrement. Dans le doute, par excès de zèle, nous partîmes donc tambour battant accorder « pas prêt de » suivi de l’infinitif en genre et en nombre avec le sujet.
Prêt (adjectif) traduisant à peu de choses près la même imminence que près (préposition), le tout dans une parfaite homophonie, avouez que la tentation était grande.
Succombons-y jusqu’au bout, parce que c’est pas bien bon de se retenir.

Si

elles ne sont pas prêtes de s’arrêter,

en reformulant légèrement,

elles ne sont pas prêtes de l’arrêt.

Préparez-vous à vous arrêter sur cette phrase un instant et à vous prendre la tête à deux mains (sauf lesdits gagas, les manchots et les zacadémiciens dont on veut pas savoir où ils fourrent les mains) : y’a plus qu’à demander pardon à la grammaire.

Evidemment,

elles ne sont pas près de s’arrêter

puisqu’

elles en sont loin,

de l’arrêt.

Elles vont louper leur bus

et ce sera de votre faute, entièrement.

 

« Etre prêt » (ou pas) ne peut faire ami-ami qu’avec à (ou pour). Tel le scout, on est toujours prêt en vue de quelque chose : prêt à partir, à parler, à porter… (entre nous, le trouvez-vous pas un peu mal ficelé, çiloui-là ? A quoi ressemblerait l’inverse de prêt-à-porter, je vous le demande ? Des sapes pas finies. Je suis contre).
Ou alors,

elles ne sont pas prêtes

tout court. Là oui, car ce sont des gonzesses.

 

La prochaine fois que la locution fautive vous vient, montrez que vous n’êtes pas près de vous laisser faire, comme des grands gars et des grandes filles.
Merci qui ?

Merci de votre attention.