Les tintinophiles connaissent par cœur l’anecdote de ce bambin regrettant, au sortir d’un film adapté de la BD, que
le Capitaine Haddock n’a pas la même voix que dans les livres.
Désillusion inverse : le sort impudique ne vous a-t-il pas trop souvent dévoilé l’apparence physique d’une voix de radio ? Expérience pour le moins déroutante s’il s’agit d’une de celles, familière entre toutes, qui rythme votre journée et sans laquelle votre bol de Banania n’aurait pas tout à fait la même saveur.
99 chances sur 100 pour que la découverte provoque en vous l’incrédulité voire le rejet, c’est statistique (sauf pour Rebecca Manzoni dont on a déjà dit tout le bien ici même mouak ton fan-club qui t’aime).
De fait, vous vous figuriez tout sauf cet(te) étranger(e) dont le visage, orné pour l’occasion d’un casque ridicule, ne correspond en rien à l’envoûtant organe.
Comment un tel décalage est-il possible ? Trahison ! (Sauf pour les animateurs prisés des djeun’s qui – et c’est heureux – sont encore plus khôns qu’ils n’en ont l’air).
Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en auditeur civilisé.
Plusieurs options s’offrent à vous :
♦ On ne le dira jamais assez : certaines images peuvent choquer. Ayez le réflexe de détourner la tête, le temps que les traits de votre petit(e) préféré(e) disparaissent de votre champ de vision.
♦ Faites réaliser un portrait-robot qui vous siée, aux dimensions de l’image que vous ne devriez jamais voir et que vous pourrez masquer ainsi en toutes circonstances.
♦ Si le mal est fait, actionnez le système de brouillage d’ondes que vous garderez constamment à portée de main. Votre esprit refusera de faire le lien entre la physionomie insolite et ce timbre déformé.
♦ En dernier recours, si la voix chérie persiste à sortir d’un corps qui n’est manifestement pas le sien, dites-vous que vous avez affaire à un très bon imitateur. Ou que votre chouchou des ondes parle en réalité hors champ pendant que l’autre bouge les lèvres à l’écran.
Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.