A force de s’élever contre cette pratique – parfaitement puante du reste -, il ne viendrait à l’idée de personne d’en faire autant avec le mot. Pourtant, à côté de chant, chantage fait pièce rapportée, non ? Leur coexistence n’a pas lieu d’être. Et dire qu’on était passé à côté de l’évidence durant toutes ces années (ou toutes ces années durant, ce qui a le don de mettre l’accent sur « durée » et sur « années » en voilà une langue qu’elle est bien foutue).
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Si les maîtres chanteurs font chanter leur monde, ne devrait-on pas les considérer comme des spécialistes du chant plutôt que du chantage ?
Désolé de mettre les pieds dans le plat mais de temps en temps, il faut ce qu’il faut.
D’ailleurs, pour mieux mesurer l’imposture de chantage, substituez-le à son grand frère :
se lever au chantage du coq,
répéter son tour de chantage,
sans oublier le fameux
chantage des partisans.
Seuls
un chantage d’amour
ou
céder au chantage des sirènes
parviennent encore à semer le trouble.
Minute, dites-vous.
Saboter → sabotage, monter → montage. Pourquoi pas chanter → chantage ? C’est chant l’intrus, avec ses cheveux trop courts !
Ce à quoi on opposera le cas du maître chanteur, toujours lui. Parler de chantage au sujet d’un gars qui ne chante pas mais passe son temps à faire chanter les autres est une entourloupe.
« Maître chantageur » éventuellement, pour bien distinguer ?
Non, cette histoire de chantage, c’est du fout de gueule.
Merci de votre attention.