Certains tiennent corroborer pour un synonyme chicos de confirmer. Les vivisecteurs du dimanche, eux, y repéreront –roborer. Même radical que dans roboratif ? Ça mérite confirmation.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Comme il n’est pas plus tarte adjectif que roboratif, censé nous réconcilier avec l’art tandis qu’il nous fâche avec la langue, on perd de vue sa fonction « revigorante ». De même, cor-roborer = « fortifier, tonifier », selon l’acception médicale jadis en vigueur.
A y regarder de plus près, c’est la racine du chêne latin robur qu’on vient de déterrer là. D’où le méconnu rouvre (ce « chêne à feuilles caduques », les habitants de Rouvray seront ravris) et le familier robuste. Quant au verbe du jour, pas étonnant qu’il équivale à « renforcer » au sens propre depuis 1389.
Et c’est loin d’être fini.
Pourquoi les Latins – tout sauf des glands – nommaient-ils leur arbre robur ? Parce que son bois tirait sur le ruber, tiens. Pas de quoi attraper la rubéole, ni titrer à l’« ocre rouge » pour en faire une rubrique.
Un rubis, cette étymo.
Par ailleurs, il se trouve que le rouge est la seule couleur dont l’aïeul indo-européen reudh- rougeoie dans toutes les langues.
Roboratif, non ?
Merci de votre attention.