Moment redouté, on vous somme de pleurer sur commande. Or, malgré tous vos efforts pour penser à quelque chose de triste (à vous en faire péter mirettes et méninges), rien ne vient. Le désert lacrymal.
A défaut de sentiments assez forts pour vous submerger là tout de suite, un oignon dépannerait certainement.
Hélas, pas l’ombre d’un à l’horizon ; d’échalotes, encore moins. Surtout dans le risotto, c’est quand même pas pareil. Quant aux gousses d’ail, elles ne vous seraient d’aucun secours, si ce n’est pour éloigner le mauvais œil ou les indésirables ; en d’autres circonstances peut-être.
De même qu’un kebab sans oignons paraît incongru (et pourquoi pas sans viande ou sans pain ?), larmoyer sans l’aide du bulbe salvateur ne va pas de soi.
Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en chialeur civilisé.
Plusieurs options s’offrent à vous :
♦ Alors quoi ? La simple idée d’être à court d’oignons ne vous tire pas des larmes, à vous ?
♦ Dites-vous qu’il vaut mieux pas d’oignon du tout qu’un oignon génétiquement modifié n’irritant plus l’œil. Si ça n’est pas à pleurer, ça.
♦ Profitez de la conjonctivite du petit dernier, si toutefois elle est contagieuse.
♦ D’autres formes de torture existent : le crissement du polystyrène, les plateaux de TF1, une radio jeunes en boucle, l’intégrale de Jean-Michel Jarre… Aussi radical que les enzymes.
♦ Déguisez-vous en madeleine.
Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.