« Déchirer sa race »

 

Il n’est pas rare que le pékin moyen partage son enthousiasme en ces termes :

ça déchire sa race.

A condition de réellement kiffer sa race, sans quoi « ça déchire » suffit amplement.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Deux notions plus absurdes l’une que l’autre, juxtaposées pour défier toute vraisemblance : « déchirer sa race » est un tour de force.

 

Péter, tout arracher et s’éclater avaient précédé déchirer au rayon forte impression, section déformation.

Mais le verbe était en dessous de la vérité. On lui a donc adjoint le concept de race qui, si l’on ne zigouillait encore en son nom, mériterait de souiller la culotte de son voisin de couleur.

Et là, on parle uniquement d’êtres humains.

Car « déchirer sa race » ne s’emploie que pour des objets ou des œuvres. A quelle race ceux-ci peuvent-ils bien appartenir ?

 

Foin de dithyrambes, nous revient en mémoire le fielleux

va niquer ta race,

sous-entendu

tous ceux de ta race.

Dans l’expression du jour au contraire, l’objet admiré ne peut « déchirer sa race » que dans sa globalité. Vous pouvez commencer à vous représenter mentalement une « race déchirée ». La journée ne sera pas de trop.

 

Faut-il y voir une variante de l’omniprésente figure maternelle (« la vie/tête de ma mère ») ?

Moins rugueux que

va niquer ta mère,

« va niquer ta race » diluerait le lien de parenté juste ce qu’il faut. Idem pour

ça déchire sa mère,

qu’hors césarienne on ne recommande pas plus que ça.

 

Ce désir infantile que tout le monde éprouve la même chose que nous explique nos jugements de valeur excessifs. Ainsi surjoués, ils donneraient plutôt envie d’écarteler le genre humain.

Merci de votre attention.

 

Comment convertir un raciste ?

 

Avec ses petits bras musclés, l’intelligence paraît bien démunie face à un mur de khônnerie.

Par exemple, vous ne pourrez pas dire qu’

un raciste, c’est quelqu’un qui se trompe de colère

au premier concerné. Car, un chinetoque étant un chinetoque, rien ne peut remettre en cause les schémas mentaux du raciste.

 

D’ailleurs, généralise-t-il vraiment plus que vous, qui nourrissez des préjugés contre le restant de l’humanité depuis le biberon ?
Deux expériences malheureuses avec des filles du sexe féminin ? « Toutes des p… sauf maman ».
Trois khoûillons d’affilée dès potron-minet ? « Mais qu’est-ce qu’ils ont tous aujourd’hui ? »
Un panel de gugusses interrogés selon leur âge, leurs revenus et leur appareil génital ? On décrète que la catégorie au grand complet répondra pareil.

Et nous faisons semblant d’y croire. C’est dire si nous sommes khôns.

 

Quant au raciste, il n’est guère aidé. Bien souvent, ceux à qui il voue sa haine ne font que pouic pour se faire aimer de lui, voire se complaisent dans le fait qu’on les stigmatise. C’est dire s’ils sont khôns, eux aussi.

 

Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en non-raciste civilisé.
Plusieurs options s’offrent à vous :

 

♦  Le raciste a réponse à tout. Les contre-exemples que vous lui dégoterez seront pour lui autant d’exceptions qui confirment la règle. A vous de lui démontrer qu’il n’y a pas de règle.

 

♦  Rappelez-lui nos ancêtres communs. S’il maintient préférer sa famille à ses amis, ses amis à ses voisins, etc., arrêtez-le au mot « famille » : nécessairement, nous faisons partie de la même. Du haut de leur arbre généalogique, le premier homme et la première fille du sexe féminin se doutaient-ils qu’ils allaient mettre bas une flèche telle que vous et un khônnard comme lui ?

♦  Grattez un peu : sous ses airs supérieurs, le raciste souffre en réalité de complexes d’infériorité mal enfouis. Les Noirs courent plus vite que les Blancs ? Expliquez que pour un voleur, c’est plus pratique et que la nature ne fait jamais rien au hasard.

 

♦  Donnant-donnant : s’il consent à faire taire ses pulsions xénophobes, mettez au placard votre propre misanthropie. Ne serait-ce que pour ne pas lui coller votre poing dans la tronche.

 

Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.

 

« Dédiabolisation »

 

Néologisme bâti sur un néologisme, seulement usité des journaleux croyant déjouer la com’ d’un parti dont on a ras la moustache par ailleurs : ce vilain mot n’a décidément rien pour plaire.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Parce que, m’arrêtez si je me trompe, pour qu’il y ait « dédiabolisation », il faut une « diabolisation » préalable. En d’autres termes, « noircissement de tableau », « désinformation », « caricature » d’un programme et d’un chef pourtant respectables.
Tiens, voulez qu’on jette un œil à son casier, pour être sûr ?
C’est bien parce que c’est vous (et encore, en raccourci pour pas vous couper l’appétit) :

  • 27 avril 1964 : condamné pour coups et blessures volontaires ;
  • 16 janvier 1969 : condamné à trois mois de prison avec sursis et 20 000 F de dommages et intérêts pour coups et blessures volontaires ;
  • 14 janvier 1971 : condamné à deux mois de prison avec sursis et 10 000 F d’amende pour apologie de crime de guerre ;
  • 11 mars 1986 : condamné au franc symbolique pour « antisémitisme insidieux » ;
  • 16 novembre 1987 : condamné à 3 000 F d’amende et 8 000 F de dommages et intérêts pour « provocation à la haine, la discrimination et la violence raciale » suite à la distribution d’un tract électoral.
    Lors du même procès, condamné pour les mêmes chefs d’accusation à 5 000 F d’amende, pour avoir déclaré le 14 février 1984 lors d’une émission télévisée que « le monde islamo-arabe » constituait un « danger mortel ».
  • 23 mai 1990 : condamné à verser un franc symbolique aux parties civiles (associations antiracistes et de déportés d’Auschwitz) en réparation du préjudice subi par cette déclaration du 13 septembre 1987 : « Je ne dis pas que les chambres à gaz n’ont pas existé. Je n’ai pas pu moi-même en voir. Je n’ai pas étudié spécialement la question. Mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale. (…) Si, c’est un point de détail au niveau de la guerre ! Voulez-vous me dire que c’est une vérité révélée à laquelle tout le monde doit croire ? Que c’est une obligation morale ? » ;
  • Janvier 1991 : condamné pour « trouble manifestement illicite à l’ordre public », la cour ayant jugé que « stigmatiser l’immigration qui représenterait un danger aussi grave que [le Sida] porte une atteinte intolérable à la dignité des malades, qui ont droit au respect et à la solidarité et également une atteinte intolérable à la dignité des populations immigrées » ;
  • 3 juin 1993 : condamné à 10 000 F d’amende pour « injure publique » au ministre de la Fonction publique Michel Durafour, appelé « monsieur Durafour-crématoire » ;
  • 8 novembre 1995 : condamné à un redressement de 1,4 million de francs pour « oublis de plus-value boursière et sous-estimation de loyer » (y’a pas que la haine dans la vie) ;
  • 4 juillet 1997 : condamné à 5 000 F d’amende pour avoir traité le président de SOS-Racisme de « gros zébu fou » lors d’une conférence de presse ;
  • 26 décembre 1997 : condamné à 300 000 F de consignation pour diffusion du jugement dans des journaux et à verser jusqu’à 5 000 F de dommages et intérêts à onze associations plaignantes pour « banalisation de crimes contre l’humanité, consentement à l’horrible » en ayant déclaré publiquement : « Dans un livre de mille pages sur la Seconde Guerre mondiale, les camps de concentration occupent deux pages et les chambres à gaz dix à quinze lignes, ce qui s’appelle un détail » ;
  • 2 avril 1998 : condamné à un an d’inéligibilité, trois mois de prison avec sursis et 8 000 F d’amende pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions » ;
  • 25 novembre 1998 : condamné à verser 10 000 F de dommages et intérêts à l’Union des étudiants juifs de France pour avoir déclaré : « je crois à l’inégalité des races » lors d’une université d’été du FN ;
  • 8 février 2008 : condamné à 10 000 € d’amende et à trois mois de prison avec sursis pour « complicité d’apologie de crimes de guerre et contestation de crime contre l’humanité », en raison de propos publiés en 2005 dans l’hebdomadaire Rivarol : « En France du moins, l’Occupation allemande n’a pas été particulièrement inhumaine ».

 

Voyez que y’avait pas besoin de « diaboliser » la bête, elle s’en est très bien chargée toute seule, l’immonde.

Or, c’est ce gars-là qui en son temps serinait sur les plateaux qu’on voulait le « diaboliser ». Tout fiérots d’articuler « dédiabolisation » sans perdre une syllabe, les interviewers et zanalystes politiques actuels se rendent-ils bien compte que c’est son expression qu’ils reprennent à leur compte ?

De deux choses l’une :
– Soit les médias ont « diabolisé » sans raison la petite entreprise familiale (dont le père est toujours président d’honneur) et il y aurait urgence à « dédiaboliser » celle-ci. Mais s’ils l’ont fait sans raison, c’est qu’elle n’a jamais été xénophobe ni même d’« extrême-droite » (tant qu’à faire). A ce moment-là, pourquoi « dédiaboliser » ?
– Soit on a « diabolisé » à juste titre et la « dédiabolisation » consiste à tout planquer sous le tapis en n’étant plus ouvertement nauséabond.

 

C’est pas fifille qui risque de se faire pincer heureusement, elle passe son temps à sourire. Avec un naturel et une spontanéité très photogéniques, surtout entre deux nazillons rhodaniens. M’enfin c’est un détail, ça. De l’histoire anzienne.

Merci de votre attention.