Faire l’amour à ou avec ?

 

Faites vos cochonneries comme vous voulez. Toute la question est de savoir avec qui ou à qui. Comme on n’est jamais si bien servi que par soi-même, zou.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Dans l’absolu, faire l’amour suffit. Ça se complique dès que les prépositions entrent en jeu.

Quiconque fait l’amour à machin, à machine, à la plage (aou cha-cha-cha) insiste sur sa performance au risque d’éluder ceux qui restent.
Sous ses airs généreux, à se regarde le nombril et le méridion.

 

Avec est plus altruiste, qui introduit une notion de compagnie (si rapprochée à ce stade qu’il faudrait plutôt parler de rage d’intimité).
Or, qui dit avec dit « côte à côte » : position non répertoriée.
À, lui, fait face, qu’il soit en dessous ou au-dessus (ou alternativement). Foutrement plus pratique.

Autre hic : les verbes à haute teneur en sel font également appel à avec. Ainsi baise-t-on avec machin/machine (mais toujours à la plage [aou aou]). Caractère volage qu’on ne retrouve pas dans l’engagement total propre à à.
Il arrive même que l’on baise directement la personne sans s’encombrer des bonnes manières. Heureusement, en lui faisant l’amour, l’acte regagne ses lettres de noblesse.

 

Les Zanglais ont l’air moins zembêtés, avec leur « make love to ». C’est oublier qu’ils disposent aussi de « fall in love with », réciprocité que n’implique pas à.

 

Pour éteindre la controverse, liquidons plutôt le stock prépositionnel :

faire l’amour dans [machin/machine] : un peu cru mais assez parlant ;
hors : encore plus indélicat mais sans risque ;
chez : situe l’action mais peut prêter à confusion ;
jusque : une fois passée la première rigolade, libère sa saveur poétique ;
sur : uniquement si vous êtes au-dessus. Marche parfaitement à/avec la plage en revanche.

Merci de votre attention.