Comment chanter avec ses tripes ?

 

Si vous projetez d’exposer votre filet de voix, chanter avec vos tripes est la condition sine qua non. Entourage, mentor, jury quelconque, à charge pour vous de les « entraîner dans votre univers » avec toute la conviction et/ou le coffre possibles. Autrement dit, vos tripes doivent les faire tripper, ou alors c’est pas la peine.

 

Mais comment laisser s’exprimer organes et viscères ? Il n’existe pas de mode d’emploi. Sans doute pour ne pas heurter la sensibilité des spectateurs.
De cette alchimie mystérieuse dépend pourtant le succès de votre carrière. Mettez donc toutes les chances de votre côté.

 

Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en interprète civilisé.
Plusieurs options s’offrent à vous :

♦  Evitez la tripe pré-cuite, mauvaise imitation de la tripe industrielle qui elle-même ne suscite aucune émotion (autre que des émotions industrielles). Idem pour les intonations de la voix, qui ne supportent pas la contrefaçon. De manière générale, laissez les affaires des autres tranquilles, vous avez déjà assez à faire avec les vôtres.

 

♦  Choisissez le meilleur tripier de la région et dévalisez l’officine. C’est bien le diable si votre prestation, accompagnée de tripes à la mode de Caen top moumoute, ne rafle pas tous les suffrages.

 

♦  Chantez avec vos tripes, on se tue à vous le répéter. Privilégiez la vésicule biliaire, au rendu incomparable.

 

♦  Reléguez le micro au placard une fois pour toutes et remplacez-le par du foie ou du rein. Pensez à en avertir le preneur de son, car le raccordement des artères nécessite du doigté.

 

Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.

 

Vous diriez même plus :