Il est 20h ou quasi. L’un ou l’autre sujet de l’actualité du jour vous titille dont vous tenez à suivre les derniers développements. Fidèle à la grand-messe, vous buvez la sainte parole pujadassienne.
Quand soudain, tout bascule :
Hein ! Votre sang n’a fait qu’un tour à l’évocation de ces « soixante-dix-neuf ans » malproprement prononcés [sn].
La grande dame peut bien clamser, toute votre attention est désormais happée par cette sifflante incongrue.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Quiconque a joué à cache-cache engloutira à vie les phonèmes qui le ralentissent :
vin-n-deux, vin-n-trois…
voire, passé 61 :
ssan-n-cinq, ssan-n-six…
De même pour 19, où nous tous glissons du dix au neuf d’un [z] qui veut dire zou-ou.
M’est avis que le gars David s’est toujours débrouillé pour courir se planquer. Résultat : [disnøf].
Les esprits forts rétorqueront qu’en tant que fondu d’infos, votre serviteur écoute les tranches matinales du 6-9 [sisnøf] sans guère s’en étrangler. A mon tour de vous rembarrer : voici qui se justifie pleinement. Quand le trait d’union de dix-neuf définit une entité (la somme de 10 et 9), celui de 6-9 tient au contraire du slash pur et simple.
Deux bornes horaires bien distinctes, prononciation à l’avenant.
On ne devrait pas s’acharner ainsi sur 19. Dois-je rappeler que cet inestimable joyau est notre seul entier compris entre 18 et 20 ? Non mais y’a qu’à continuer, y’a qu’à continuer. Devenons la risée de toute la francophonie rassemblée, optons ti suite pour « dix-huit » [disɥit] !
Restez sur le qui-vive. On n’est pas à l’abri d’un « dix-neuf cent soixante-dix-neuf » surarticulé.
Merci de votre attention.