Revenant bredouille des deuxièmes démarques, on se console à l’idée que « les soldes sont loin d’être finies ». De même, la cantonade est avertie du lavage des waters à grandes zeaux au cri de : « les chiottes sont faites ». Elle n’a pas intérêt à s’oublier dans les coins.
En attendant, personne n’est franchement fixé sur le genre.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Il est vrai que les soldes sont tellement associé(e)s aux filles du sexe féminin que nous nous faisons régulièrement avoir tels des bleus. Parce que, quoi qu’il nous coûte de l’admettre, solde est masculin quand il désigne ce qui nous reste sur les bras, comme dans
pour solde de tout compte.
De son côté, la solde existe. Mais c’est un sosie, dont la ressemblance est d’autant plus troublante qu’on nage toujours en plein pognon :
– L’ARGENT ?
– L’ARGENT !
– LA SOLDE EST ARRIVÉE !
Contrairement à son homonyme apparenté à solide, celle-ci est de la famille de sou. Pas étonnant qu’on la chouchoute, surtout au pluriel.
La sortie de l’ornière ? C’est par là.
Etymologiquement, solde au féminin est tout bonnement le salaire du soldat, qui n’a stricto sensu rien à foutre dans un magasin vu qu’il n’aime que le kaki – et encore, taillé sur mesure.
Et pour chiottes ? Féminin comme des chiots femelles, impossible de se tromper.
Pourtant, mettez-les au singulier. Lors du bilan des travaux, vous vous surprendrez à évoquer la fameuse fois où vous aviez refait « le chiotte ». Pour un mot de chiotte, c’en est un.
Afin de lever le moindre doute, pensez à pissotière. A la fois classieuse et familière, elle vous inspirera une « chiottière » que personne ne viendra vous piquer, vu qu’elle n’aime que le kaka – et encore, taillé sur mesure.
Merci de votre attention.